Damien Czochra
7 nov. 2025
Développement
Exploser le multiple de valorisation de votre entreprise
L’actif le plus sous-estimé dans les deals de M&A, c’est votre technologie interne.
1. Comment les acheteurs fixent vraiment un multiple
Dans une opération de M&A (Mergers & Acquisitions), la valorisation d’une entreprise repose sur une équation simple :
Valeur = EBITDA × multiple
(ou chiffre d’affaires × multiple, pour les boîtes à forte croissance)
Mais ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’équation, c’est le multiple.
Et ce multiple dépend de la perception du risque et de la nature des actifs.
Les facteurs qui le font monter :
🔹 Marge et rentabilité récurrente
🔹 Récurrence du revenu (abonnements, contrats pluriannuels)
🔹 Technologie ou propriété intellectuelle différenciante
🔹 Croissance soutenue (CA et EBITDA)
🔹 Risques maîtrisés : dépendance fournisseurs, concentration clients, key-man
En clair : plus votre modèle est défendable, scalable et propriétaire, plus votre multiple monte.
Les benchmarks M&A le montrent clairement :
SaaS / software B2B privés : 8 à 12× l’EBITDA (ou 5–10× le CA)
IT services / agences / MSP classiques : 4 à 7× l’EBITDA, selon la récurrence et la marge
La question devient donc :
“Que se passe-t-il si une boîte cesse de louer sa technologie pour la posséder ?”
2. Scénario 1 — La stack 100 % SaaS : l’illusion du confort
C’est le modèle le plus courant chez les entreprises.
Leur stack type :
CRM : HubSpot, Pipedrive
Gestion projet : ClickUp, Notion, Monday
Automatisation : Make, Zapier
Outreach : Lemlist, PhantomBuster, Sales Navigator
Tout fonctionne, mais tout est loué.
Chaque outil est un abonnement mensuel, un OPEX pur.
Conséquences :
❌ Aucun actif valorisable à l’exit
❌ Aucune barrière à l’entrée (vos concurrents peuvent copier votre setup en une journée)
❌ Une dépendance totale à des fournisseurs externes
❌ Des coûts récurrents croissants à mesure que vous scalez
En M&A, ce type de boîte est vu comme un prestataire de service optimisé, pas comme une entreprise technologique.
Le multiple appliqué ?
2 à 5× l’EBITDA, selon le secteur et la stabilité du revenu.
Parce qu’au fond, votre technologie ne vous appartient pas.
Vous n’avez aucun récit propriétaire.
Aucun “moat” défendable.
Vous utilisez les mêmes outils que tout le monde, et ça se voit.
3. Scénario 2 — La boîte possède (et maîtrise) sa stack logicielle
C’est là que tout change.
Posséder votre stack, c’est créer un actif technologique propriétaire, une barrière à l’entrée, un élément différenciateur visible.
Votre technologie devient :
un outil interne qui structure le business,
une preuve d’industrialisation,
et parfois même un produit à part entière (white label, spin-off, licence).
Et ça, les acheteurs le voient immédiatement.
Impact immédiat sur l’EBITDA
Remplacer 20 à 30 000 € de logiciel par votre propre plateforme interne change directement la structure de vos coûts.
Au départ, vous avez un CAPEX de développement.
Mais une fois la stack en place :
Vous réduisez drastiquement vos dépenses logicielles
Vous gardez seulement la maintenance et l’évolution interne
Vous gagnez en marge, en contrôle et en efficacité
Et comme les deals M&A se basent sur l’EBITDA,
chaque euro économisé se valorise multiplié par votre multiple.
Exemple :
20 000 € économisés × multiple 7 = 140 000 € de valeur créée à l’exit, uniquement sur la marge.
Mais l’effet le plus intéressant, c’est que le multiple lui-même peut monter.
Parce que votre rentabilité devient plus solide, plus défendable, et moins dépendante d’acteurs externes.
L’effet IP : l’actif invisible qui change tout
Posséder votre stack logicielle crée trois leviers majeurs :
IP défendable
Le code, l’architecture et la data vous appartiennent.
Ce sont des actifs immatériels inscrits au bilan et valorisables.
Moat process
Vos process sont encodés dans la technologie.
Ce n’est plus du savoir-faire dispersé entre vos équipes,
c’est un avantage compétitif structurel.
Prime stratégique
Un acheteur peut intégrer votre plateforme dans son écosystème.
Cela devient un actif stratégique, pas seulement opérationnel.
C’est ce qu’on appelle une prime technologique :
On ne paie plus seulement les profits,
on paie le rôle que votre technologie peut jouer dans la plateforme de l’acquéreur.
Et c’est souvent ce qui explique des valorisations hors standards :
10–20× l’EBITDA pour des entreprises avec un actif logiciel clé.
4. Synthèse : deux entreprises identiques, deux valorisations opposées
Élément | Boîte 1 : Stack SaaS louée | Boîte 2 : Stack propriétaire |
|---|---|---|
Type de dépense | OPEX pur (abonnements) | CAPEX amortissable (développement) |
Marges | Variables, soumises aux hausses de prix des vendors | Stables, contrôlées en interne |
Risque perçu | Forte dépendance | Faible dépendance |
Moat (barrière à l’entrée) | Aucun | Fort (technologie et process codés) |
Récit M&A | “Boîte de service efficace” | “Plateforme propriétaire + service intégré” |
Multiple typique | 4–6× EBITDA | 8–10× EBITDA |
Valeur à l’exit (à EBITDA égal) | 2 M€ | 3,5 M€ à 4 M€ |
Une seule décision, posséder sa technologie, peut littéralement doubler la valorisation à l’exit.
5. L’approche Suprema : transformer la tech en levier de valorisation
Suprema aide les entreprises à faire cette transition : de “boîte qui loue” à “boîte qui possède”.
Concrètement :
1️⃣ Audit complet de votre stack actuelle (SaaS, outils, coûts, dépendances)
2️⃣ Sélection des outils stratégiques à dupliquer ou internaliser
3️⃣ Développement sur mesure de votre stack propriétaire
4️⃣ Hébergement interne ou cloud privé sécurisé
5️⃣ Mise en place d’un dashboard ROI : temps gagné, marge récupérée, valeur créée
Résultat :
vos coûts logiciels se transforment en actifs amortissables
votre marge opérationnelle grimpe
et votre multiple suit naturellement
6. Conclusion : le futur appartient aux entreprises qui possèdent leur tech
Les investisseurs ne valorisent pas le confort.
Ils valorisent la maîtrise.
Une entreprise qui dépend d’outils externes loue son futur.
Une entreprise qui possède sa stack le construit.
La différence, ce n’est pas seulement une ligne dans le P&L.
C’est un changement de nature :
d’une société de service à une entreprise augmentée, souveraine, rentable et valorisable comme une plateforme.
Et c’est exactement ce que construit Suprema : le pont entre la performance opérationnelle d’aujourd’hui et la valorisation stratégique de demain.
En résumé
Le multiple de valorisation dépend de la rentabilité, de la propriété technologique et du risque perçu.
Louer vos logiciels, c’est rester dans la case “boîte de service”.
Posséder votre stack, c’est entrer dans la catégorie “plateforme + service”, avec des multiples supérieurs.
L’investissement initial dans le développement interne crée de la marge, du contrôle et de la valeur long terme.
Suprema vous aide à faire ce saut — du modèle dépendant au modèle souverain.





